Technologies émergentes : anticiper les risques, renforcer la prévention
Cette année, la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail est consacrée à l'impact des technologies émergentes sur les conditions de travail. Pour l'UNSA, face aux nombreuses évolutions du monde du travail, la santé et la sécurité au travail, ainsi que le respect des droits fondamentaux des travailleurs, doivent être absolument garantis.
L'introduction des technologies émergentes au travail présente des avantages comme des inconvénients. Mal gérée ou mal anticipée, elle peut conduire à une intensification du travail, à une surveillance accrue des performances et à une perte d'autonomie par exemple. À cela peuvent s'ajouter des facteurs de risque tels que le stress ou la surcharge cognitive provoquée par l'adaptation constante à ces nouveaux outils notamment. L'émergence de ces technologies bouleverse donc non seulement les modes de production, mais aussi les rapports humains au travail. Autant d'éléments qui accroissent la survenance de risques psychosociaux.
Ce constat doit conduire à un renforcement de la prévention et à une réflexion collective sur l'usage du progrès technologique dans le monde du travail. Les représentants du personnel doivent impérativement être associés à cette réflexion. Cette exigence se justifie d'autant plus dans un contexte où les maladies psychiques reconnues ne cessent de progresser en France (+25 % entre 2022 et 2023).
Ces transformations du travail s'inscrivent par ailleurs dans un contexte qui ne laisse entrevoir aucune amélioration pour les travailleurs. En 2023, selon l'Organisation internationale du travail (OIT), 3 millions de personnes sont mortes à cause d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, soit une progression de +5 % depuis 2015.
La France n'est pas épargnée. L'Assurance maladie – branche AT-MP – dénombre en effet plus de 717 000 accidents du travail reconnus en 2023, dont 759 mortels, ainsi que plus de 68 000 maladies professionnelles.
Pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs, l'UNSA revendique :
• l'application stricte de la loi, qui impose à toutes les entreprises du secteur privé comme aux administrations publiques de produire un Document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP). Ce document doit devenir un outil réel de prévention, incluant systématiquement les risques psychosociaux tels que le stress, la perte d'autonomie ou l'isolement ;
• une véritable implication des représentants du personnel à chaque étape du déploiement de nouvelles technologies, afin d'en anticiper les effets sur les conditions de travail ;
• la reconnaissance du burn-out et du bore-out comme des maladies professionnelles à part entière ;
• un accès régulier à la médecine du travail pour tous les salariés, quel que soit leur statut ou leur secteur d'activité ;
• de replacer la prévention et l'éducation à la santé au cœur des politiques publiques, tant en matière de santé qu'en matière de santé au travail.
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