Vers une accélération du programme FDI

Rédigé le 10/02/2021

Il s’agit de combler l’important creux de charge prévu sur le site Naval Group de Lorient et éviter ses conséquences sociales, mais c’est aussi un pari sur les commandes que l’industriel français, avec le soutien de l’Etat, compte engranger sur le marché export. Le programme des frégates de défense et d’intervention (FDI) va, de sources concordantes, être accéléré. La décision doit être entérinée par Florence Parly en comité ministériel d’investissement.

Lorient : une baisse d'activité prévisionnelle de 40% dès la fin de cette année

A défaut d’avoir conclu plus rapidement qu’escompté de nouvelles commandes à l’international, Naval Group demande depuis plusieurs mois l’accélération du programme des cinq frégates de défense et d’intervention (FDI) destinées à la Marine nationale. Leur cadence de production est pour l’heure d’une unité tous les 18 mois, pour des livraisons échelonnées initialement entre fin 2023 et fin 2029. Ce n’est toutefois pas suffisant pour assurer le plan de charge de Lorient, qui achève le programme des frégates multi-missions (FREMM) avec une cadence d’une unité annuelle (les deux dernières en 2021 et 2022) et réalise en plus deux corvettes du type Gowind livrables aux Emirats Arabes Unis entre fin 2022 et début 2023. Déjà, la baisse de régime se fait sentir aux premiers stades de production et, sans charge complémentaire, la chute d’activité sera de 40% fin 2021.

D’où l’idée d’accélérer le programme FDI pour maintenir le rythme « normal » d’une frégate livrée par an, ce qui était l’objectif initial de Naval Group si l’industriel avait, comme il le pensait, déjà conclu au moins un contrat export avec sa frégate de nouvelle génération. Le plan était en effet d’intercaler des unités export entre deux FDI françaises, avec comme client espéré la Grèce, pour deux frégates qui seraient venues se glisser entre les FDI 1 et 2 puis entre les 2 et 3 de la Marine nationale. Un projet qui n’a pas pu voir le jour à temps et impose à la France de soutenir son industriel national, dont le site de Lorient a un impact économique très fort en Bretagne. Il compte pour mémoire 2200 salariés, soit 1250 pour le chantier en lui-même (ingénierie et production) et 1000 personnes pour les activités liées aux systèmes de combat, à la gestion des programmes, à l’informatique ou encore…


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